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La lettre du collectif InPACT AURA envoyée au conseil d’administration de VIVEA résume la situation

Les orientations envisagées par VIVEA national concernant la prise en charge des porteurs de projets en agriculture à partir de 2019 nous inquiètent vivement, notamment :

 

⇒ la disparition de leur prise en charge en-dehors du cadre du PPP ;

⇒ la diminution de leur prise en charge pour les formations techniques,

⇒ ...réformes qui viendraient s'ajouter au plafonnement à 2000€/an de l’aide à la formation de chaque paysan·ne, déjà en application depuis le 1er janvier 2018.

Ce projet de réforme crée de lourdes inquiétudes au sein de  nos réseaux professionnels. Nous comprenons la nécessité pour VIVEA de maîtriser et de réduire ses dépenses, et notamment auprès de publics non contributeurs au fonds de formation.

Le Plan Stratégique Triennal 2016 - 2018, comme les précédents, définit notamment comme publics prioritaires "les personnes en démarche de création ou de reprise d’entreprise". Cette orientation a réellement porté ses fruits et permet à la fois d'accompagner le renouvellement générationnel en agriculture (dans le cadre et hors cadre familial), mais aussi d'accompagner l'agriculture vers la transition agro-écologique.

Une mixité qui favorise les  échanges : la  rencontre  des  publics  en  formation (agriculteurs en place et en devenir) permet une rencontre entre profils et origines professionnels différents. Elle permet des échanges et des transferts de savoir-faire au sein même des groupes de participants en formations.

L’émergence  du  projet, étape-clef  pour  les   publics   en   reconversion   : l'enjeu du renouvellement des générations en agriculture reste encore aujourd'hui primordial, et il ne nous semble pas pertinent d'en écarter les publics notamment en reconversion professionnelle, qui constituent une forte partie des bénéfciaires des formations techniques et à l'émergence de projet. Ces personnes, lorsqu'elles sollicitent nos réseaux, sont pour certaines encore très éloignées de l'installation et même du PPP. Pour autant, leurs projets sont souvent sources d'innovation (flières, taille de ferme, mode de production et de commercialisation, pluriactivités, dimension collective...), et nombre d'entre eux.elles parviennent jusqu'à l'installation.

Quant aux formations techniques, pointues, novatrices, c'est  AVANT l'installation qu'il est possible de les suivre, le rythme de travail après installation étant en général trop intense pour permettre de suivre des journées de formation. Elles permettent, en complément des immersions professionnelles et des parcours PPP, de mieux calibrer et défnir les projets d'exploitations agricoles.

Nous demandons donc le maintien des droits à formation des porteurs de projet.

Nos réseaux de l'agriculture durable, biologique, paysanne et agroécologique voient nombre de ces porteurs de projets plébisciter les apports techniques et de montage de projet que nous proposons dans nos formations. Ces formations sont directement menacées par la réforme en projet, faut-il comprendre qu'elles ne répondent pas à cet enjeu de renouvellement des générations ?

Convaincus que non, par ce que nous observons et vivons au quotidien sur le terrain, nous souhaitons que le conseil d'administration  de  VIVEA prenne la mesure de ce fort enjeu et maintienne pleinement les droits à formation – à l’émergence du projet comme sur les techniques - des agriculteurs de demain. Nous espérons qu’il sera possible à VIVEA de poursuivre  l’effort  réalisé  jusque-là,  qui  a  porté  ses  fruits  en  matière de renouvellement des générations et de mutation des pratiques agricoles.

Par ailleurs, concernant le plafond de 2000€/an, nos organismes commencent à en ressentir les effets avec pour résultats une difficulté à prévoir le financement disponible par chaque stagiaire et la non garantie de la tenue de certaines formations. Il en résulte une course à l’optimisation des financements entre les organismes qui limite la diversité des offres proposées. De ce fait, nous pointons du doigt les risques de :

- baisse en compétence des agriculteurs et de perte d’autonomie décisionnelle,

- non réponse à leurs besoins de formation,

- perte d’ouverture ou enfermement,

- privilégier les formations « obligatoires » type Certiphyto ou les formations conseillées à l’installation ou pour s’associer.

Face à ces constats dont vous avez sûrement conscience, nous proposons que VIVEA applique un  financement  dérogatoire  aux  agriculteurs  qui  dépassent leur plafond. Les critères seraient à définir : favoriser les jeunes installés, les créateurs d’une structure collective, les changements de système… Nous proposons aussi que les formations entrant dans un cahier des charges ne soient pas concernées par ce plafonnement.

Restant à votre disposition pour toutes précisions ou rencontre que vous jugerez utiles, nous vous adressons nos cordiales salutations.

Signez la pétition lancée par la confédération paysanne et InPACT national

https://www.mesopinions.com/petition/politique/aidons-paysan-installer-reforme-vivea/50167