Attablés au milieu des vaches, une dizaine de jeunes échangent sur leur récente installation ou leur projet, tartine de rillettes et verre de cidre à la main. Organisé par l'ADDEAR 41, cet « apéro installation » permet de lier l'utile à l'agréable. « Autour d'une soirée conviviale, les participants découvrent une installation sur le terrain. Ils rencontrent des personnes récemment installées, d'autres personnes ayant pour projet de s'installer en agriculture, et ils partagent leurs expériences » résume Cléa Carmillet, animatrice de l'association.
Une installation familiale
Au mois d'avril, l'apéro avait lieu à la ferme de Beauchêne, située à Chauvigny du Perche dans le Loir-et-Cher. Installé depuis 2011, David Habert raconte : « Depuis 1989, la ferme est exploitée par ma famille en GAEC : mes parents, mon oncle et plusieurs salariés. La ferme est exclusivement bio depuis 2001. Volailles, œufs, pommes de terre, lentilles, huiles, vinaigre de cidre et cidre bouché... Très diversifiée, la production est vendue en circuits courts ». Après un BTS en productions végétales, David se fait la main à Agralys bio pendant deux ans. En 2011, il décide de s'installer sur l'exploitation familiale, en créant un atelier de 35 vaches Salers élevées pour leur viande, puis vendues en caissettes grâce au réseau de commercialisation préexistant. Les aides à l'installation lui permettent d'acquérir 20% des parts sociales du GAEC.
Une autonomie maximale
Sur 210 hectares, il y a 150 ha de céréales autoconsommées par l'élevage et 60 ha de prairies. « Notre autonomie alimentaire est quasi-totale, à 99% » estime le jeune installé. Côté vente, toute la production de la ferme s'écoule en direct : « Nous sommes présents sur plusieurs marchés hebdomadaires à Amboise, Blois, Mondoubleau, Vendôme et Tours. Nous vendons également en AMAP. Chaque mois, un camion de 4,5 tonnes part de chez nous pour Paris. Il revient vide à tous les coups ! ».
Un projet d'atelier de découpe
Les associés cherchent toujours à améliorer la valeur ajoutée de leur production. Au départ, les volailles étaient vendues vivantes. Elles sont maintenant abattues, découpées et transformées. « Nous avons un double métier : producteur et vendeur. La vente directe nous ouvre de nouvelles possibilités de diversification. Par exemple, nos clients adorent la rillette de volaille. Actuellement, nous réfléchissons à la construction d'un atelier de découpe à la ferme » souligne Denis, le père de David.
Des installations variées, en cours ou en projet
Après la visite de la ferme, l'apéro a permis à chacun de se présenter. Noël, installé en 2013, élève des chèvres angoras pour faire de la laine mohair. Julien, installé avec 3 associés à Azé, cultive des légumes biologiques, élève des chèvres et fait du fromage. Mathilde aimerait monter un élevage de chèvres d'ici 5 ans. Mathis, Baptiste, Paul-Emmanuel et Bertrand ont eux-aussi des perspectives riches et variées. Au fil de la soirée, les langues se délient. Installation collective, reprise familiale, statut, réseau professionnel... Chacun raconte ses difficultés, ses réussites et ses questionnements. Une soirée conviviale et collective, qui permet à chacun de repartir avec des idées plein la tête et une belle énergie !